La rigidité
Elle est un des signes cardinaux de
la mort réelle et constante.
C'est un phénomène de durcissement musculaire intéressant de tous les muscles, et dû
à l'accrochage définitif de l'active (ATP)
et de la myosine (accumulation d'acide
lactique dans les muscles).
Elle s'établit progressivement et
se généralise en 12 heures.
Sa durée est de 24 heures à 72 heures.
Elle entraîne une attitude identique de tous les cadavres : demi-flexion des membres
supérieurs, extension des membres inférieurs.
Elle est rapide en été, lente en hiver ; elle est d'autant plus forte que le sujet est
jeune et sportif.
Si on la rompt, elle ne se reproduit plus (cela peut donc être un signe de manipulation
du cadavre).
La rigidité est un phénomène
différent de la contraction musculaire.
Celle-ci cesse avec la mort.
Le refroidissement du cadavre
Après la mort, la température du
cadavre se met en équilibre avec celle du milieu extérieur (théoriquement, chute de 1
degré par heure).
Il dépend de l'isolement thermique
du cadavre.
Avec une température centrale de 20 degrés, la mort est certaine.
Dans les cas de mort par maladie infectieuse ou tétanos, des élévations de température
prolongées sont possibles.
La déshydratation
L'évaporation de l'eau du cadavre
entraîne une perte de poids de l'ordre de 1 Kg par jour pour un adulte.
Le parcheminement au niveau des
excoriations produite avant la mort :
Le derme à nu devient sec, brunâtre, dur (plaques parcheminées).
Des modifications oculaires
surviennent : hypotonie des globes oculaires, perte de la transparence de la cornée,
voile glaireux (sauf chez les noyés), apparition de la tâche noire scléroticale.
Les lividités
Elles sont caractérisées par une
coloration rose bleutée (livididus = bleu) des téguments dans les parties déclives du
corps car le sang qui ne circule plus est soumis à la pesanteur.
Leur siège dépend de la position du cadavre : Ce sont les parties les plus basses qui
seront touchées :
- Si le cadavre repose sur le dos : dos, fesses, face postérieure des bras et des cuisses
- Si le cadavre repose sur le ventre : face, ventre et poitrine.
S'il existe au niveau de la partie
déclive une compression par des plis de vêtements, par exemple, les lividités
n'apparaissent pas à ce niveau.
Les lividités apparaissent en
quelques heures et sont maximales en 10 à 15 heures. Elles deviennent alors immuables.
Aussi les appelle t-on tâches de position. C'est dire qu'elles ne changent plus de place,
même si on change le cadavre de position.
L'intérêt médico-légal est
évident : Si, lors de la découverte d'un cadavre, ses lividités sont en contradiction
avec la pesanteur, c'est qu'on a changé le cadavre de position.
La putréfaction
Elle est le signe tardif mais absolu
de la mort.
(Rappelons que Saint-Jean dans un Évangile, nous rapporte que Marthe, la sur de
Lazare, dit au Christ pour lui faire comprendre qu'il est trop tard : "Seigneur, il
doit déjà sentir, c'est le quatrième jour".)
Elle se manifeste dans un premier
temps par la tâche verte abdominale qui apparaît vers la 24ème heure (en
été) dans l'hypocondre droit (au niveau du caecum) puis s'étend à tout l'abdomen et à
l'ensemble du corps.
Les lividités disparaissent à
mesure de son extension.
Cette putréfaction produit un dégagement de gaz qui provoque une "circulation
posthume" véhiculant les bactéries de la putréfaction.
Elle apparaît sous la forme d'un
lacis bronzé superficiel.
Le cadavre gonfle alors, en particulier au niveau des paupières, des lèvres, de
l'abdomen, du scrotum.
Il double presque de volume.
Des phlyctènes (lésions bulleuses cutanées, observées notamment en cas de brûlure...)
se forment sur l'ensemble des téguments, qui décollent l'épiderme et qui crèvent,
laissant le derme à nu.
C'est ensuite la destruction progressive de toutes les parties mobiles.
La putréfaction se manifeste de
façon différente sur tous les organes :
- Les téguments (peau recouvrant le
corps de l'homme...) prennent,
en zone déclive, un aspect pseudo-ecchymotique.
- Le cerveau devient une masse
pâteuse, filante et grisâtre.
- Les poumons s'aplatissent au fond des
gouttières vertébrales, pour former des masses brunâtres et molles, entourées d'un
liquide de transsudation rougeâtre.
- Le cur est réduit à une mince
poche musculaire aplatie.
- Le foie devient noirâtre et
spongieux, avec des bulles de putréfaction.
- Les viscères creux digestifs auront
des parois rougeâtres.
Tandis qu'autour du colon ascendant et du caecum prédomine une couleur verdâtre.
A noter que chez les sujets gras, un
liquide huileux surnage sur les liquides de transsudation des viscères.